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Conférence d'Olga Kamenskaya au MHNF

J'ai une surface comparable à la Belgique, je figure parmi les plus grands réservoirs d'eau douce au monde, on me surnomme la « Perle de Sibérie », je représente l'ingrédient principal d'une vodka qui porte mon nom … une idée ?

C'est le lac Baïkal !!! Bravo [applaudissements déchaînés]. Mais avant de discuter de ce lac, voici où l'histoire commence. Le photographe Michel Roggo expose ses photos au musée d'histoire naturelle de Fribourg (du 10.06.2017 au 28.01.2018). Il a passé plusieurs années de sa vie à photographier les milieux d'eau douce dans le monde entier. Partant à la découverte du lac Baïkal, il se lie d'amitié avec un couple de biologistes russes qui étudient les rares formes  de  vie  qui  habitent  ce  lieu. À l'occasion de

son exposition à Fribourg, il invite Olga Kamenskaya et son mari pour donner une conférence public. Nous y sommes allés, l'auditoire était plein, la conférence était géniale ! Un traducteur Russe-Français était présent pour notre plus grand bonheur.

Alimenté par 336 rivières, le lac Baïkal stocke 20% de la réserve d'eau douce mondiale (23'000 m3). Un volume impressionnant pour ce lac qui enregistre également une profondeur record de 1687 mètres. À l'échelle mondiale, la proportion d'eau douce s'affaiblit et questionne beaucoup l'humanité sur son utilisation démesurée (cf. Mad Max & co). Inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1826, ce lac possède une eau cristalline avec un taux de minéralisation particulièrement bas... proche de l'eau distillé ! Pour conséquence, les végétaux y sont très rares, donnant lieu à une chaîne alimentaire unique au monde. Parce que oui, des animaux y vivent ! La part importante d'endémisme dénote d'un fonctionnement incontestablement intéressant.


 

Ces conditions particulières attirent beaucoup de scientifiques. Comment se fait-il que des poissons, des mammifères et des crustacés arrivent à vivre dans ces eaux ? Quelles sont leur source d'alimentation ? Des découvertes ont déjà pu confirmer un phénomène de brassage cyclique qui homogénéise la composition de l'eau et sa température quelque soit sa profondeur. L'ensemble fonctionne comme un système fermé. Les espèces se répartissent de façon égale dans le volume. Elles dépendent les unes des autres par des liens relativement proches qui nous ont été schématisé avec une étonnante simplicité. Une telle espèce est mangé par une autre qui elle-même se nourrit d'une autre espèce, ainsi de suite jusqu'à ce que la boucle soit bouclée. La chaîne alimentaire de ce biotope y est relativement courte. Elle semble bien connue de la communauté scientifique.


 

La composition de l'eau et les conditions climatiques glaciales durant l'hiver donnent lieu à des phénomènes physiques étonnants. La molécule d'eau fascine et cache bien des facettes dont l'une ou l'autre nous ont été présenté en photo par les biologistes. Ils nous ont notamment expliqué que le lac Baïkal est fréquenté par des scientifiques au domaines variés dont des chimistes, des physiciens.

Quelques chiffres :


 

  • 1.5 mètre de glace bleutée en hiver ! (dû à sa composition)

  • 27 espèces de poissons endémiques.

  • 500'000 habitants dans la ville la plus proche à 70km au sud du lac.

  • 4 à 14 degrés sont les limites entre lesquelles oscille la température du lac à l'année.

  • 3 réserves naturelles autour du lac! Principalement au nord.

  • 400 ans pour sortir toute l'eau du lac si on coupe l'entrée et 300 jours pour remplir tous le lac avec toutes les rivières du monde !

  • 20 grottes sur le pourtour témoignent de présences préhistoriques.

  • 24h00, c'est le temps qu'il faut à la faune du lac pour décomposer un animal mort.

  • 48h00, c'est la limite à partir de laquelle on ne recherche plus un corps perdu/noyé dans le lac.

 

Texte de Dimitri Känel, notes de Lucas Orsini, photos d'Olga Kamenskaya, (son site internet).

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