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Dimitri Känel -18 février 2017

À la recherche des colonies de "Puces de neige" avec le spécialiste Juerg Zettel

Aujourd'hui nous sommes partis à la recherche de petits hexapodes tout à fait étonnants. Quelques membres de la société entomologique du canton de Vaud et de Fribourg se sont regroupés aux côtés du spécialiste Juerg Zettel pour rechercher des colonies de « puces de neige ». Ces petits êtres vivants appartiennent à la classe des collemboles (Collembola). Il s'agit plus précisément des Ceratophysella sigillata (Uzel, 1891), une espèce qui peut se regrouper à plusieurs millions d'individus à la surface du sol. Ils forment ainsi des colonies qui restent difficiles à observer tant ces animaux sont minuscules (1 à 3 [mm] maximum). Il arrive tout de même que les colonies soient si grandes qu'elles deviennent  facilement  observables   et   recouvrent

une immense surface de végétation ou de neige, la rendant totalement violette. La plus grande colonie que M. Zettel a observée formait une bande de 70 [m] de long ! À côté de celle là, cette année, la plus grande qu'il ait vu faisait 6 mètres. Aujourd'hui, nous avons observé une bonne vingtaine de petits groupes dans une parcelle de forêt à Belp, près de Bern. Leur activité de surface varie en fonction de la météo et de la nourriture à disposition. Ces collemboles sortent de terre pour se nourrir d'une petite algue unicellulaire. Ils commencent à sortir vers 10h00 et leur nombre ne cesse d'augmenter jusqu'à 18h, où ils s'enfouissent à nouveau dans le sol. Dès que l'un des collemboles est agressé, il produit une phéromone qui met en alarme la colonie. Le groupe produit de suite une substance chimique odorante et répulsive à base de chlore et les collemboles se mettent à sauter dans tous les sens. Le phénomène ressemble beaucoup aux petites gouttelettes projetées à la surface d'une boisson gazeuse. D'ailleurs, ils produisent le même bruit, on croirait que la colonie est en effervescence. Ces animaux font une diapause estivale de mi-juin à mi-décembre, leur cycle est très atypique. Photos de Dimitri Känel, avec Lucas Orsini et Arnaud Aquin-Demierre.

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